Masskes en kadeikes, chers zzzamis du Parler Brusselois, bonjour goeien dag !
Ojourd’hui pour vous faire une belle édition de la gazette, je suis pas resté devant mon ordinateur. Non, non, y avait du soleil et je suis sorti de mon chez moi pour rencontrer un toffe peï comme on n’en fait plus beaucoup…… Tous les vrais Brusseleirs l’ont déjà o moins vu une fois quelque part au cinéma, sur la tévé, à un de ses sets de DJ tombé d’une ôt’ planète…ou plus simplement à son travail dans une grande chaîne de magasins qui vend des livres, des disques, des films et tout ce bazaar….
Mais oué, vous l’avez reconnu : je parle du Dop, le seul, le vrai, l’unique DJ Saucisse !!!!!
Je l’ai retrouvé à son travail et on a passé une bonne heure ensemble – pendant son heure de table – devant un café dans la cafétaria de l’Innovation ! Déjà là, en prenant not’ tasse de café, on fait rire deux madamekes : je sens que ça va valoir la peine ……
Salut Dop, merci d’avoir accepté cet interview pour la DBJ Gazet. C’est vraiment sympa de ta part !
Tu sais, menneke, que je suis un grand fan des Braave Joenges et que je lis la gazette chaque fois qu’elle est disponible . D’ailleurs, j’ai bien aimé le dernier numéro ousque tu parles de la statuette de Lemmy, de Motorhead.
Ouille,…awèl, …ça me fait vraiment plaisir, Dop…tu sais pas savoir à quel point…..Raconte- moi un peu ton enfance, ta jeunesse
Hé ben je suis né en 1961 et mon vrai nom c’est Jean-Claude Doppé. Mon poepa était laveur de vitres et ma moematche faisait des ménages. On habitait avenue Brigade Piron à Molenbeek et j’ai été à l’école à l’école N°9, en face du Parc Marie José. Et comme toute bonne famille brusseloise, à la maison on parlait le Brussels Vloms et le Beulemans Mes parents n’étaient pas riches et je dormais dans un fauteuil dans le salon, j’avais pas de chambre à moi. Mais, à un moment donné, ma moema a su avoir une meilleure place dans une assurance , au centre -ville rue des Augustins. Elle s’occupait de l’entretien de l’immeuble et comme ça, on avait un appartement sur place. Et comme il y avait un bureau inoccupé, elle a demandé si elle pouvait utiliser cet espace pour me faire une chambre pour moi. Et donc, je suis passé de « pas de chambre » à « chambre immense avec vue sur la place de Brouckère »…ès da ni tof….. ?
En face, y avait Cado Radio et de l’aut’ coté de la rue, le building Philips qui, au rez de chaussée, avait un grand magasin de disques. Pour couper court et aller plus vite, on passait par ce magasin pour aller faire les commiskes au Priba des Halles. Et je pense bien que c’est comme ça que j’ai attrapé le virus des disques, en allant écouter la musique chez Philips ou chez Cado Radio.
Oué, je me rappelle très bien de ces deux magasins. J’y allais très souvent aussi et pas mal de disques de ma collection viennent de là…aussi de la « Maison bleue » de la rue du Midi !
J’aimais la musique et spécialement les groupes anglais : les Beatles, les Stones, les Kinks, les Who, les Pretty Things etc……
Et j’ai vite eu envie d’apprendre à jouer de la guitare…pour la guitare mais ossi pour attirer le regard des mokkes ! Une anecdote à ce sujet : je me suis rendu dans un magasin de musique pour m’acheter une guitare, une Epiphone qui coutait 8000 francs. Mais le gars du magasin m’a dit qu’il avait une Rickenbacker 480 qu’il vendait pour 9000 francs. Bien plus tof et tout que l’Epiphone…mais il me manquait mille balles…..J’ai expliqué ça à mon père en lui demandant de suppléer et il a été d’accord …à la condition que je travaille bien à l’école…..
Plus tard, mon paternel disait toujours : ‘Depuis que je t’ai permis d’acheter cette guitare, t’as plus jamais rien foutu à l’école ! »
Au niveau du travail, j’ai commencé par être apprenti chez un électricien…mais j’ai vite compris que ça n’était pas trop mon truc : tirer des gaines dans les murs, tirer des fils…j’ai un souvenir d’avoir réparé une sonnette dehors dans un froid de canard tellement fort que mes doigts collaient à la sonnette ! Puis magasinier à différents endroits.
Et puis, un jour, au bureau de chômage, je vois une annonce d’une société qui cherche « un magasinier avec des connaissances musicales ». Tout de suite, je téléphone mais on me dit que la place est déjà prise…….mais le gars au téléphone reconnait ma voix (en fait, il me connaissait du bistrot que je fréquentais et où je faisais souvent le zouave en faisant semblant de jouer de la guitare avec un manche de brosse). Et comme j’insiste, il me dit que si je me présente avant l’autre candidat, c’est moi qu’ils vont prendre.
Cette société, c’était simplement « Play It Again Sam », qui est mainant devenu PIAS. C’était rue de Cureghem . je préparais les commandes, je rangeais les stocks et la société est vite devenue une affaire qui marche, avec des contacts internationaux.
Vient la mode du New Beat et c’est l’explosison : on vendait des disques à la pelle !
Mais, …dis moi une fois, cette Rickenbacker ….t’en a fait quoi ?
Ben avec des potes, on a fait un groupe : pas op, attention, le « Phallus Band », …j’avais écrit trois chansons et notre premier concert on l’a fait « Chez Florio » : on a chanté les trois chansons trois fois et avec ça, on avait un set ! Mais comme la Rickenbacker ne faisait pas très punk, j’avais collé un autocollant Spirou dessus !
Ca marchait pas mal mais tu sais comment ça va, nawo….J’ai joué dans d’autres groupes et on avait un certain succès . Successivement Phallus Band, Melody Massacre, Dop Massacre and the Chainsaws, the Chainsaws, supersonic et Fantomas Pop….j’ai même fait du « Brusselabilly » !
Ah oué, c’est quoi ça ?
Hé ben, à l’époque il y avait le rockabilly, puis le punkabilly…et nous, on a inventé le « Brusselabilly » : on jouait du rock en Bruxellois….la même démarche que « De Braave Joenges » !
Entretemps, au niveau boulot, j’ai commencé à travailler comme vendeur disquaire dans le grand magasin ousque je suis encore toujours. Ca fait 33 ans mainant !
Oué …et en plus, tu as fait du cinéma !!!!! La star !!!!!
Exact…..j’ai fait le patron de stameneï dans « Dikkenek »….c’était tof et en plus, on le passe encore souvent à la tévé !
Puis on a fait un groupe avec une organiste et on a même été en studio mais le projet n’a jamais abouti et je sais même pas pourquoi on a splitté……. Ca m’a vraiment découragé et j’ai abandonné la musique. En tous cas, sous cette forme là….pasque j’ai vite ressenti un manque du public qui venait nous écouter, du public qui dansait, qui chantait. Et je me suis dit qu’avec la collection de disques que j’avais , ça serait pas bête de faire le disc jockey.
Mais pas un disc jockey comme on a l’habitude de le voir, bien sûr….à côté des disques que je passais (et que je contunue à passer…), je fais du show : une guitare qui crache des flammes et des étincelles, des gadgets ôssi fous que moi, un masque de catcheur,….tout le reste avec ! sous le nom de Dop Massacre aka DJ Saucisse !
Et puis, y a mes deux compilations sorties en vinyle : « Top of the Dop » qui se vendent bien….Avec des morceaux peu connus mais que j’aime. On peut encore les trouver ici par exemple, dans le magasin ousque je travaille … Et si tu l’achètes ici, je le signe avec grand plaisir !
T’es bien occupé alors …. ?
Oué, dis, souvent, très souvent même….et même en dehors de Bruxelles…j’aime ça !
Hè bien Dop, merci beaucoup pour ce tof moment avec toi. A la prochaine et sourtout n’oublie pas de me communiquer les dates et les endroits ousque tu joues, je le mettrai dans les gazettes suivantes !
Pas de problème, on fait comme on a dit. Salut et vive le rock et les Brusseleirs !
Masskes en kadeikes, chers zzzamis du Parler Brusselois, bonjour goeien dag !
Vandoeg wil ek een schuun gazet moeke en ik zaain doveuï ni veuï manen ordinateur blaaïve zitte.
Nei, neïe…et was zonne boeïte en ik zaain oeit ma kot gekroeïpe vè nen toffe peï te goen bezeuke…..
Al d’echte Brusseleirs èmmen em al neki gezéén of van em uure spreike : op de télévééze, in ’t cinema of op van zaan sets as DJ van oeit de heimel gevalle….of sumpelder op za werk, in daane gruute winkel wou da ze boeke, plakke en cd’s, films en van alles verkuupe…..
Mo, jaaa, ge weut al euver wé da’k spreik : ik zaain van den Dop beizeg. Den ienegste, den echte, Dop Massadre aka DJ Saucisse !
Ik èm rendez vous mè em op za werk en m’èmme een uurke gepasseit – ’t was zaan “heure de table” – veuï een jat kafféi in de restaurant van den Innovation !
Dou al, teswaailes da me ons jat kaffeï stoen te wachte, daun me twee madamekes lache : ik veul dat et de moeite zal zaain……
Salut Dop, merci da ge aaiven taaid mè ma wil passeire vè nen interview in maan gazet. Da’s vriedeg gentil van ââ !
Ge weut, menneke, da’k ne gruute fan van “De Braave Joenges” zaain en da’k de gazet elkes ki leis as z’oeitkomt. Do bââ èm ek dad artéékel geire geleize wou da ge van da statuetteke van Lemmy van Motorhead sprèkt, op den bureau van den beurgemiester.
Oye …awèl….da tau ma plezéér, Dop…ge kunt ni weite hoe….. Vertel ons een bekke euver a joenkheit, as ne klaane ket…..
Awèl ik zaain in 1961 gebaure en maanen echte noem ès Jean-claude Doppé. Ma poepa was roeitekocher en ma moematche ging bei de méése koche. Me woendege in Meulebeik op den avenue Brigade Piron en ik zaan no ’t schaul geweist rechteuver de Parc Marie José, in d’Ecole N°9.
En gelakkes as in al d’ander echte Brusselse familles, thoeïs was er Beulemans en Brussels Vloms gesprauke. Maan ââvers woere ni raaik en ik sléép in ne foteuil in de salon, ik ââ gien eige koemer vè maa. Mo, op nen dag, kan ma ma een beiter ploch kraaige in een assurance, vè de bureaus te koche in et center van ’t stad, in de rue des Augustins. En me zaain dou goen wuune, in een appartement ter ploche. En do was do nen leigen bureau en ma ma vréég of da ze mocht gebroeike vè een koemer te moeke vè eure zaun. Dus, zaain ek van “gien koemer” tot “hiel gruute koemer mè zicht op de place de Brouckère” gepasseit …ès da ni tof…..?
Rechtauver was er ne winkel van “Cado Radio” en on den andere kant van de stroet was de “Building Philips” mè on de rez de chaussée, nen gruute plakke winkel.
Me ginke ons commisses daun in de Priba des Halles en vè et keut te trekke, ginke me deuï daan Philips winkel.Ik paas wel da et zou gekomme ès da’k de plakke virus gekreige èm , want ik ging dikkes plakke leustere en kuupe in dei twie winkels .
Ja, ik rappeleir ma hiel gaud van dei twee winkels. Ik ging do uuk dikkes en veul plakke oeit maan kollecse kommen van dou….uuk van de “Maison bleue” in de rue du midi !
Ik aa geire muzéék en zeikerst al dei Ingelse groepe : de Beatles, de Rolling Stones, de Kinks, de Who, de Pretty things en zou vouch……
En rap èm ek gitaar wille liere speile….vè de gitaar mo toch uuk vè de mokkes oen te lokke !
Een histaureke do euver : ik zaain in ne winkel geweist vè ma een gitaar te kuupe, een Epiphone dé 8000 balle kostte.
Mo de peï van de winkel zââ ma dat em een Rickenbacker 480 ââ..mo dé 9000 frank kostte.
Veul schounger as dei Eiphone….mo ik ââ deuzend balle te keut…..Ik èm dad on ma pa verteld en em gevroegd vè ma da verschil te willen geive vè dei Rickenbacker te kunne kuupe. En ei was ‘’t akaud …à condition van op schaul goe te werken……
Loeter eït em ma dikkes gezeit : “Den dag da’k a de permisse gaf vè dei gitaar te kuupe, eij je op schaul nuut van a leive niks nemi gedoen !”
Ik zaain beginne te werke as apprenti bei nen electricien …mo ‘k èm do rap verstoen da ta niks vè ma was : gainen in de meure trekke en al daan bazaar…..ik èm ne souvenir van boeite in ’t putke van de winter een belle te repareire…et was zoudoeneg koud da ma vingers on de belle bleive plekke !
Den zaain ek in verschillende ploche magasineer geweude.
Op nen dag, op den dop, zéén ek een annonce van een firma dé ne magazinéér zocht mè “kennes van muzéék”.IK bel direkt vè ma te presanteire mo ze zegge ma da de ploch al gepakt ès…..
Mo, de peï on den telefon herkent maan stem (daan ging no dezeulfde stamenei as ek kik…wou da’k reigelmoeteg gitaar spèldege mè ne beeustel steil !) en daan zei ma : “Komd a presanteire, as ge iestes zaait, kraaigde de ploch !
Da was “Play It again Sam”, dé loeter PIAS geweude ès. In de rue de Cureghem…ik moest do de commandes prepareire, de stock in ien ââve en dad ès rap e gruut succès geweist in de muzéékweirelt, mè kontakt euveral in de weirelt .
Een bekke loeter komt de mode van de New Beat op en da was ongeluufelaaik : me verkochte plakke mè uupe !
Mo, zeg ma ies…dei Rickenbacker, ….wad ei je domei gedoen ?
Awèl, mè kameroede, èmme me ne groep gemokt : pas op, aaft a vast : “the Phallus Band”…ik ââ drââ léékes geschreive en vè onzen iest concert (bei Florio) èmme me dei draa léékes draa kiere gespèlt, …da was ne set !
Mo de Rickenbacker da was toch zou “punk” ni … en ik ââ er nen autocollant op geplèkt van Spirou !
Da ging gaud mo ge weut hoe da ta gaut, nawo…….ik èm in veul andere groepe gespèlt mè e zeiker succès…..Phallus Band, Melody Massacre, Dop Massacre and the Chainsaws, the Chainsaws, supersonis en Fantomas Pop….ik èm zeulfst “Brusselabilly” gespèlt !
Ah ja..en wad ès da ?
Awèl do was rockabilly, den Punkabilly…;en waaile èmme “Brusselabilly” oeïtgevonne : me spèldege rock mo me zoenge in ’t Brussels…..etzeulfde as “De Braave Joenges” !
Intusse zaain ek beginne te werke as plakke verkuuper in daane gruute winkel wou da ‘k nââ nog altaaït werk. Da’s al 33 joer !
Ja…en doubââ eï je nog cinema gespèlt !!!! De Star !!!!
Verzeikerst….Ik was ne stameneïboes in “Dikkenek”…..Da was tof en ze geive em nog reigelmoeteg in de télévééze !
Den èmme me nog een orkest gemokt mè e masske dé eurgel spèldege. Tot in de studio gerokt mo do’r ès do niks van gekomme en me zaain oeitien gegoen en ik weï nog ni vè wa……..Da eï ma echt gedecourageït en ik zaain gestopt mè muzéék te speile.
In alle geval, mè een orkest….want ik èm rap gevoult da’k et publéék mankeïde, et publéék dé kwam leustere, danse, zinge.
En in maan aaïge èm ek gezeit da’k mè al dei plakskes dé thoeis loege, kost ek disc jockey weude.
Mo giene gewuune disc jockey zenne…….want ik moek geire show : een gitaar dé vlamme mokt, van alle zotten brol, ne mask van ne catcheur…..al den bazaar ! En mè de noem van Dop Massacre aka DJ Saucisse !
En dèn zaain er nog maan twee plakke in vinyl : “compilations” van léékes en nummers da’k geire èm en da ge euveral ni uut. Z’èmme succès. Ge kunt ze nog vinne in de winkel wou da’k werk….en as ge ze do kuupt, schraaif do maane autograph op mè veul plezéér !
Ge zaait wèl gau beizeg ……?
Ja zenne, hiel veul zeulf….in Brussel mo uuk boeite Brussel….ik daun da geire !
Awèl Dop, nen dikke merci vè daa tof moment te soeme.
Tot de noste ki en sourtout vergeit ma de volgende doetems en de ploche te zegge wou da’k ge goeit speile, ik zal ze in elk geval in de gazet schraaive !
Pas de problème, me zulle da daun. Salukkes alleman en leive rock and roll en de Brusseleirs !